ENEMIES: A LOVE STORY (1989)

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Manu le 26/08/2022 à 08:06

3.9

Réalisé par Paul Mazursky
Avec Ron Silver, Anjelica Huston, Lena Olin, Malgorzata Zajaczkowska, Alan King.
Film américain
Genre : Drame
Durée : 1h 59min.
Année de production : 1989
Titre français : Ennemies : Une histoire d'amour
Musique : Maurice Jarre

Sortie Cinéma France : 25/04/1990
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.9

Critique ENEMIES: A LOVE STORY (1989)

Avis rédigé par Manu | le 26/08/2022. | Note : 3.9

Enemies : A love story est le douzième des 18 longs métrages signés par Paul Mazursky entre 1969 et 2006. Adaptation du roman éponyme d’Isaac Bashevis Singer, publié en 1966, le film est écrit par Mazursky lui-même et Roger L. Simon, scénariste et romancier que le cinéaste retrouvera 2 ans plus tard sur sa réalisation suivante, Scenes from a mall. Le film se situe dans la carrière d’Angelica Huston entre la fable criminelle de Woody Allen, Crimes and misdemeanors, et le film fantastique The Witches de Nicolas Roeg.

Sans doute pas évident de s’atteler à un sujet comme celui-ci, n’allant pas tout à fait sans rappeler celui du Sophie’s choice d’Alan J. Pakula (dans lequel apparaissait déjà Rita Karin). Aussi ne pouvait-on qu’être rassurer de voir l’expert juif-new yorkais Paul Mazursky s’y atteler, en compagnie d’un trio d’acteurs suscitant d’emblée le respect dans son refus de la facilité, de la tête d’affiche bankable.

Une affiche plus crédible qu’impressionnante donc, et un film qui réussit parfaitement son pari (du point de vue d’un spectateur ne connaissant pas l’ouvrage littéraire qu’il adapte comme moi, en tout cas), en évitant le piège du film académique à oscars (pour preuve, l’œuvre récoltera 3 nominations mais aucune statuette) et ressemblant avant tout à film de Mazursky, dans son parfait mélange de gravité et dérision, et la place de choix donnée à ses comédiens, tous remarquables, extraordinairement vivants (même si l’adjectif parait presque un brin déplacé ici).

Enfin, Enemies: A love story, c’est également une formidable reconstitution de New York de la fin des années 40. Reconstitution d’autant plus épatante que le film aura été partiellement tourné au Québec, sans jamais que cela ne transparaisse à l’écran. Bref, un grand Mazursky à redécouvrir (comme beaucoup de film du cinéaste aujourd’hui), tragicomédie d’une grande pudeur et intelligence doublée d’un grand film d’atmosphère sur une époque, une communauté et un lieu précis.

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