GOMORRA (2008)

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Manu le 02/09/2010 à 09:17

3.4

Réalisé par Matteo Garrone.
Avec Toni Servillo, Gianfelice Imparato, Salvatore Cantalupo.
Film italien, espagnol
Genre : Drame.
Durée : 2h 17min.
Année de production : 2008

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.0

3.8

Critique GOMORRA (2008)

Avis rédigé par Manu | le 02/09/2010. | Note : 3.8

Ou l’on apprend entre autre que le chiffre d’affaire par clan mafieux de la Camorra (mafia napolitaine) est de 500 000 euros par jour, que si l’on empilait les déchets toxiques enfouis autour de Naples par la Camorra – qui truste une partie du traitement des ordures en Italie – on obtiendrait une montagne grande comme presque 2 fois l’Everest, enfin que l’argent récolté par la Camorra est réinvesti ensuite dans des activités tout à fait légales comme récemment la reconstruction des Tour du World Trade Center de New-York.

Voilà indiscutablement un film fort bien documenté, voire fort tout court par moment, qui ne mise pas sur de vaines coquetteries stylistiques – on est dans la pure tradition neo-réaliste italienne ici - ou une vision romantico-noire du monde du gangstérisme, très ambiguë en ce qu'elles suscitent prioritairement une dangereuse fascination chez le spectateur (façon American Gangsters). Ici les mafiosos n'ont pas la classe, ne portent de costard deux pièces comme dans la trilogie mafieuse de Coppola mais se baladent en survet et T-shirt crasseux, à l’exception du personnage travaillant dans le « recyclage » des déchets. Bref, c’est du brut dans la forme, et du dense dans le contenu.

Bien que touffu car désireux d’affronter son sujet sous plusieurs angles – 4 histoires cohabitent ainsi dans le scénario - le récit parvient à rester constamment clair et passionnant, ce qui est déjà une réussite en soi. Rien à redire non plus sur l’interprétation, irréprochable. En revanche, j’émettrais un petit bémol sur la réalisation qui, en se cantonnant au seul registre de l'approche simili-documentaire, oublie tout de même d’offrir un peu de cinéma au spectateur. Je veux dire par là qu’on peut avoir pour but de coller au plus près à la réalité, cela n’empêche nullement de construire quelque chose de plus élaboré en termes de rythme, de cadre, de narration. Voir pour cela les frères Dardennes ou Cristian Mungiu sur 4 mois, 3 semaines, 2 jours. Bref, Matteo Garrone a signé ici un film important, mais on a quand même la sensation de passer à côté de quelque chose de plus marquant encore.

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