MIRACLE AT ST. ANNA (2008)

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Manu le 05/04/2012 à 10:46

3.3

Réalisé par Spike Lee
Avec Derek Luke, Michael Ealy, Laz Alonso, Omar Benson Miller, Valentina Cervi.
Film italien, américain
Genre : Guerre, suspense
Durée : 2h 36min.
Année de production : 2008
Titre français : Miracle à Santa Anna
Musique : Terence Blanchard

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.3

Critique MIRACLE AT ST. ANNA (2008)

Avis rédigé par Manu | le 05/04/2012. | Note : 3.3

Adaptation du roman Miracle at St. Anna de James McBride, cette onéreuse coproduction américano-italienne offre à Spike Lee l’occasion de faire ses premiers pas dans le registre du film de guerre, genre que l’on pouvait croire assez éloigné de ses habituelles préoccupations socio-new yorkaises. Notons ici que Wesley Snipes fut un temps pressenti pour interpréter l’un des rôles principaux du film, avant que des problèmes avec le fisc américain ne l’oblige à décliner la proposition de Spike Lee.

On se souvient des propos véhéments du cinéaste à l’encontre de Clint Eastwood et son Flags of our fathers, qui omettait selon lui complètement la contribution des afro-américains à l’effort de guerre de la période. Ce reproche revient au tout début du film, lorsque de façon fort peu subtile Lee place son héros devant une diffusion télé du Jour le plus long. De mon côté, je ne nie pas la légitimité du combat de Spike Lee, mais je constate que celui-ci aura finalement pesé négativement sur l’accueil réservé à Miracle St. Anna, la critique, forcement encline à le comparer au film d’Eastwood, n’ayant dans l’ensemble pas été particulièrement tendre à son égard.

Il faut dire que ce Miracle St. Anna est un film de guerre relativement atypique. Pas tant dans la forme, très maitrisée, et notamment très efficace dans ses deux grandes séquences de combat – brutales, sales, ne cédant pas à la fascination de l’héroïsme guerrier – que dans son traitement d’une histoire par ailleurs un brin rocambolesque. Lee ne vise clairement pas l’ultra réalisme documentaire ici. Au risque de déstabiliser le spectateur, il injecte régulièrement, entre deux péripéties classiques, des scènes beaucoup moins attendue dans leur teneur un peu mystique (tout ce qui touche au mouflet et à la tête de la statue). On frise même une certaine forme de surréalisme dans la mise en scène du personnage d’Axis Sally, « l’animatrice radio » allemande enjoignant les soldats noirs à renoncer aux combats.

Si l’originalité de l’approche de Spike Lee est plutôt à saluer, il faut malheureusement reconnaitre que le résultat ne parvient pas totalement à convaincre. Dialogues et caractérisation des personnages manquant souvent distinctement de finesse, narration un peu brouillonne dans ses multiples flash-backs et points de vue, entrainant un léger problème de rythme en milieu de film : on est loin de l’hommage cinématographique ultime rendu aux combattants afro-américains de la seconde guerre mondiale, même si, à travers son ambition et la grande classe de sa réalisation, l’ensemble sort quand même nettement du tout venant.

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