ADAM RESURRECTED (2008)

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Manu le 13/02/2022 à 20:08

3.5

Réalisé par Paul Schrader
Avec Jeff Goldblum, Willem Dafoe, Derek Jacobi, Joachim Król, Veronica Ferres.
Film américain
Genre : Drame
Durée : 1h 46min.
Année de production : 2008
Musique : Gabriel Yared

Sortie Cinéma France : 12/12/2008
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.5

Critique ADAM RESURRECTED (2008)

Avis rédigé par Manu | le 13/02/2022. | Note : 3.5

Adam resurrected est le seizième long métrage cinématographique du scénariste et réalisateur Paul Schrader. Cette coproduction germano-israelo-américaine, tournée en Roumanie et Israël, est écrite par Noah Stollman, co-créateur et coscénariste de la mini-série Our boys. Elle adapte à l’écran le roman éponyme de Yoram Kaniuk, publié en 1967. Il s’agit par ailleurs du cinquième film tourné par Willem Dafoe sous la direction de Schrader après Light sleeper en 1992, Affliction en 1997, Auto focus en 2002 et The Walker en 2007.

Paul Schrader aime marcher sur des œufs, et force est d’admettre qu’il s’est rarement collé à un sujet aussi casse-gueule que celui de cet Adam resurrected. Aussi est-ce une bénédiction que le bonhomme soit aussi brillant. Car entre des mains moins expertes, voilà bien un film qui aurait pu sombrer dans la génance maximale.

Et quand bien même Schrader est loin de réussir tout ce qu’il tente, on ne peut nier l’originalité, l’audace, très souvent, et l’incandescente intelligence d’un cinéma aimant plus que tout naviguer entre la grâce et le grotesque, de même que colorer la systématique noirceur de ses sujets d’un humour sardonique.

Autant d’éléments que l’on retrouve dans ce titre peu susceptibles de convertir à son travail les détracteurs du cinéaste, mais constituant assurément l’un des essais les plus caractéristiques de son œuvre, l’un de ses films les plus torturés et jusqu’au boutiste également.

On comprendra donc qu’Adam resurrected ne relève pas exactement de la partie plaisir pour le spectateur. Clinique, cérébrale et grinçante, l’œuvre se mérite. Elle ne brosse clairement pas le spectateur dans le sens du poil, mais ne le manipule pas non plus. Schrader affronte l’horreur de son sujet courageusement, frontalement, en assumant totalement sa volonté de déranger, au risque d’en faire parfois trop. Une exigeante ligne de conduite à laquelle se plie intégralement la courageuse et formidable prestation de Jeff Goldblum.

Très peu aimable dans son approche mais néanmoins passionnant, un Schrader pur et dur, à redécouvrir car, me semble-t-il, passé relativement inaperçu en son temps.

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