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SORCERER (1977)

(2) critiques (0) commentaire
Léo le 17/05/2014 à 13:25
4.25
Réalisé par William Friedkin
Avec Roy Scheider, Bruno Cremer, Francisco Rabal, Amidou, Ramon Bieri.
Film américain
Genre : Aventure
Durée : 2h 01min.
Année de production : 1977
Titre français : Le Convoi de la peur
Musique : Tangerine Dream

Sortie Cinéma France : 01/11/1978
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.7
4.8



 Critique SORCERER (1977)
Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 4.8
Septième long métrage de William Friedkin, succédant à The Exorcist dans sa filmographie , Sorcerer est peut-être, juste derrière le Heaven’s gate de Michael Cimino, le plus maudit des titres cultes du Nouvel Hollywood.

Aux dires de son réalisateur davantage une relecture du roman de George Arnaud « Le Salaire de la peur » qu’un remake de sa première adaptation cinématographique par Henri-Georges Clouzot (auquel Sorcerer est dédié), le film devait originellement être interprété par Steve McQueen dans le rôle principal. Condition sine qua non à sa participation au film : qu’un rôle soit écrit pour sa compagne d’alors, Ali McGraw. Friedkin refusant de souscrire à cette exigence, il entraina le désistement non seulement de McQueen, mais également ceux de Lino Ventura et Marcello Mastroianni, partant pour jouer les seconds couteaux uniquement si une star d’un calibre supérieur au leur tenait la vedette du film. Furent par la suite approchés ou intéressés Paul Newman, Robert Mitchum, Clint Eastwood, Warren Oates, Gene Hackman, Jack Nicholson, Kris Kristofferson ou encore Nick Nolte pour le rôle central avant que Friedkin n’opte pour des retrouvailles avec Roy Scheider, qu’il avait précédemment dirigé dans The French connection.

Filmé à Paris, Jerusalem, en République Dominicaine et au Mexique, Sorcerer vit progressivement son budget initial de 15 millions de dollars s’élever à 21 millions, poussant l’Universal à s’associer à la Paramount afin d’alléger ces dépassements de frais. La seule séquence de la traversée du pont suspendue coutât plus de 2 millions, le réalisateur ayant dû construire l’ouvrage une première fois en République Dominicaine, pour ultérieurement le démanteler et rebâtir au Mexique lorsque la rivière initialement sélectionnée s’assécha complètement. L’exigence de Friedkin d’une part, les aléas climatiques de l’autre, entrainèrent inexorablement son réalisateur sur le terrain miné du « quitte ou double » : soit le film était un succès, soit Friedkin pouvait tirer un trait sur l’envieuse autonomie qu’il avait acquis à l’Hollywood suite aux succès de The French connection et The Exorcist. Sorti une semaine après Stars war en Amérique, le film fut un four retentissant, malmené par l’ensemble de la critique…

Friedkin dit considérer ce film comme le préféré de sa carrière. Et je ne peux que lui emboiter le pas sur ce terrain. Sorcerer est incontestablement son œuvre la plus troublante, la plus magnétiquement viscérale, la plus ambitieuse, peut-être la seule dans laquelle on ne ressent jamais ce petit côté ironiquement provocateur, un rien roublard dans l’efficacité, propre au reste de son œuvre, y compris à ses autres grandes réussites que sont The French connection, To live and die in L.A., Bug ou Killer Joe.

Seul peut-être The Hunted dans sa filmographie me semble approcher de cette minéralité, mais sans en égaler le côté extrême et l’aspect mystique. A la fois hyper réaliste et brillamment métaphorique (voire ne serait-ce que comment Friedkin parvient à transformer sur certaines séquences ces 2 camions en véritables animaux ou donner une dimension universelle à l’enjeu principal de ce film), Sorcerer est l’un de ces rares films à valeur de trip sensoriel, dans lequel on ressent véritablement l’implication totale, le caractère obsessionnel, proche d’une certaine forme de folie, de son auteur.

Ensuite, on peut bien discuter du scénario lui-même, qui n’est sans doute pas un modèle d’efficacité narrative (selon les standards en vigueur aujourd’hui) ou débattre de la surprenante construction de ce récit à la conclusion évasive, mais il me semble que ce sont aussi ces prétendues imperfections qui participent au caractère unique de l’œuvre, à la perturbante sensation de vertige et d’incertitude qu’elle procure. Sans celles-ci, l’œuvre ne se réduirait probablement qu’à un beaucoup plus classique, si néanmoins spectaculaire, film d’aventures exotique.

Plus qu’un film, une pénétrante expérience cinématographique.


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