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MELVIN AND HOWARD (1980)

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Manu le 16/01/2011 à 20:42
4
Réalisé par Jonathan Demme
Avec Paul Le Mat, Jason Robards, Mary Steenburgen, Pamela Reed, Michael J. Pollard.
Film américain
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h 35min.
Année de production : 1980
Musique : Bruce Langhorne

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.0



 Critique MELVIN AND HOWARD (1980)



Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 4.0
Melvin and Howard marque une étape importante dans la passionnante carrière de Jonathan Demme puisqu'il délaisse ici pour la première fois véritablement le cinéma de genre dans lequel il avait œuvré jusqu'alors, passant en quelques années de tout petits budgets pour le compte de la maison Roger Corman (Caged heat, Crazy mama) à des travaux d'un standing catégorie A, à l'image de son excellent suspense hitchcockien The Last embrace, afin de s'atteler à un sujet lui permettant de s'exprimer pleinement (je n'ai toutefois pas encore vu Handle with care, comédie tournée juste avant The Last embrace, qui semble regrouper quelques unes des préoccupations récurrentes de son cinéma).

Cette quasi fable tirée d'une histoire vraie (et peu banale, comme tout ce qui touche à la vie d'Howard Hughes) pose donc une bonne partie des bases du cinéma de son auteur, cinéma d'une ouverture et d'une générosité peu commune dans le cinéma américain. On retrouve ainsi son profond attachement pour les marginaux, les estropiés de la vie et les exclus du rêve américain, tout ceux qui, au choix tentent de s’y accrocher dans l'espoir d'être un jour "dans la norme" ou bien à l’inverse préfère s'en moquer, voire revendiquer leur anticonformisme. Et l’on traverse avec eux une Amérique provinciale décrite sobrement, sans pittoresque, avec chaleur et beaucoup d’acuité dans le regard (on sent la fibre documentariste du cinéaste dans plusieurs séquences).

Au final, un concentré – 95 minutes au compteur – d’une vitalité et d’une richesse qui vous file immédiatement la pêche, vous fait rire (Mary Steenburgen qui tente de bosser dans de minables club de strip-tease) et vous touche en même temps (la vibrante séquence du jeu télévisé au cours duquel la même Mary Steenburgen doit se livrer à un numéro de claquettes afin de gagner un canapé). Un maelstrom d’images et de personnages bigarrés soutenu par une excellente bande-son tout aussi colorée (allant de la vieille country aux Stones en passant par du Michel Legrand à la mode Henry Mancini) et savamment employée nous offrant une vibrante photographie de l’Amérique d'alors tout en annonçant ces autres futures belles réussites que sont Something wild, Married to the mob, The Silence of the lambs ou encore le récent Rachel getting married.

Mary Steenburgen obtint à l’époque l’oscar du meilleur second rôle et Bo Goldman celui du meilleur scénario, mais Jonathan Demme en aurait aussi largement mérité un pour sa réalisation. Curieusement, cette petite perle est demeurée inédite chez nous.


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