LA SUPERTESTIMONE (1971)

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Manu le 18/07/2012 à 21:28

4.3

Réalisé par Franco Giraldi
Avec Ugo Tognazzi, Monica Vitti, Orazio Orlando, Veronique Vendell.
Film italien
Genre : Comédie
Durée : 1h 48min.
Année de production : 1971
Titre français : Super témoin
Musique : Luis Bacalov

Sortie Cinéma France : 24/06/1974
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.3

Critique LA SUPERTESTIMONE (1971)

Avis rédigé par Manu | le 18/07/2012. | Note : 4.3

Essentiellement connu chez nous pour ses westerns spaghetti de début de carrière, dont le très bon Un minuto per pregare, un instante per morire, Franco Giraldi aura également œuvré quelques années durant dans le registre plus noble de la comédie à l’italienne avant de recentrer l’essentiel de son activité du côté du petit écran, dès la seconde moitié des années 70. Marquant sa troisième et dernière collaboration avec Ugo Tognazzi, La Supertestimone est écrit par deux scénaristes superstars du cinéma italien de l’époque, Ruggero Maccari (Le fanfaron, Parfum de femme, ainsi que les deux précédentes associations entre Giraldi et Tognazzi, La Bambolona et Cuori solitari) et Tonino Guerra (Casanova ’70, Blowup, Cadavres exquis).

Vraiment une très belle découverte que ce Supertestimone apparemment sorti en France en 1974 sous le titre Super témoin. Le film n’est pas une comédie policière comme son titre ou une lecture rapide de son synopsis pourraient le laisser penser. Il s’agit bien d’une comédie de mœurs, ou plutôt tragi-comédie de mœurs, dans la grande tradition du cinéma de Risi, Monicelli et autres maitres de la grande comédie italienne.

Situant une bonne partie de son récit en milieu pénitencier, qu’elle approche de façon semi-documentaire, « in a neo-realistic mood », l’œuvre se veut en outre à forte résonance sociale et rappelle d’ailleurs par moment le kafkaïen Detenuto in attesa di giudizio de Nanni Loy, sorti la même année en Italie. Le film fait même acte de militantisme dans sa dénonciation de la misère sexuelle imposée par le système carcéral, misère conduisant à des dérives parfois amusantes, le plus souvent dramatiques.

Soignant aux petits oignons sa toile de fond, La Supertestimone n’en oublie pas pour autant de développer une trame de comédie de premier choix, acidifiée comme il se doit, portée par de succulents dialogues et situations comiques. Autre évident plaisir qu’offre le film : l’interprétation de Tognazzi et Vitti. Le premier est parfaitement abject en maquereau obsédé par les chaussures et la seconde bouffe l’écran en bigote prête à tout pour se racheter, en plus d'être super sexy.

Bref, pour moi une grande réussite qui donne clairement envie de découvrir les autres comédies signées par Giraldi sur la période 70.

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