STREETWISE (1984)

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Manu le 20/11/2011 à 14:31

3.7

Réalisé par Martin Bell
Film américain
Genre : Documentaire
Durée : 1h 31min.
Année de production : 1984

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.7

Critique STREETWISE (1984)

Avis rédigé par Manu | le 20/11/2011. | Note : 3.7

Première réalisation de Martin Bell, Streetwise est un documentaire coup de poing – nominé aux oscars en son temps – suivant quelques adolescents en rupture de ban familial, vivant de passes, petits trafics et mendicité dans les rues de Seattle. Le film vient compléter un article sur le même sujet publié en juillet 1983 dans Times Magazine par Cheryl McCall et la photographe Mary Ellen Mark (qui participent toutes 2 au film).

S’approchant du cinéma vérité à la Wiseman/Depardon – en un peu moins direct dans la forme (utilisation d’interviews des ados en voix-off sur certaines séquences, effets de montage cinématographiques sur certaines scènes) - le film épate par la spontanéité des actes et propos de ses principaux « protagonistes », gamins paumés à l’avenir – pour les plus chanceux - incertain, laissant penser que Martin Bell et son équipe passèrent un temps considérable en leur compagnie pour gagner leur confiance.

En 90 minutes (extraites de 56 heures de rush), Streetwise dresse le portrait implacable d’une poignée d’existences brisées à jamais. Un gâchis devant lequel on reste K.O., scié de constater que l’on se trouve face à un problème de société sans solution (à l’époque en tout cas … je ne sais pas ce qu’il en est aujourd’hui). Car le film ne le cache pas : face à cette misère humaine, la bonne volonté et le travail des services sociaux n’offre qu’un secours dérisoire. Et pas la peine d’aller chercher de l’aide du côté des parents : ceux-ci, alcooliques, taulards ou pire encore, sont dans la même panade affective et financière, dans la même incapacité de s’en sortir eux-mêmes …

N’évitant pas toujours complètement le misérabilisme et sensationnalisme - mais, à partir d’un tel sujet, pas évident d’éviter totalement cet écueil – Streetwise vaut, comme tout les grands documentaires, écrase de sa sincérité, de sa dramaturgie plus impitoyable que n’importe quelle hsitoire inventée, toutes les fictions à thèse sur le même sujet.

A noter que Martin Bell s’inspirera de l’histoire de Dewayne et son père, deux des « personnages » de ce documentaire, pour son film American heart, interprété par Jeff Bridges et Edward Furlong.

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