A L'ORIGINE (2009)

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Manu le 25/04/2010 à 11:50

3.9

Réalisé par Xavier Giannoli
Avec François Cluzet, Emmanuelle Devos, Soko, Vincent Rottiers, Gérard Depardieu.
Film français
Genre : drame, suspense
Durée : 2h 10min
Année de production : 2009
Musique : Cliff Martinez

Sortie Cinéma France : 11/11/2009
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.8

4.0

Critique A L'ORIGINE (2009)

Avis rédigé par Manu | le 25/04/2010. | Note : 4.0

Après m’être fait le pire du cinéma français (pour mémoire : Tu peux garder un secret ?) je m’attaque au meilleur avec ce remarquable thriller social tendant à démontrer que si l’on a aujourd’hui beaucoup de mal à produire de purs films de genre français, comme à la grand époque des Ventura, Bebel, Trintignant et consort, on reste en revanche au top dans l’art d’aborder des questions de société par les voies détournées du polar, qu’il tienne selon les cas davantage du film de gangsters (Un Prophète), du suspense psychologique (L’emploi du temps ou cet A l’origine) ou du film noir (Sur mes lèvres). Car ce que l’on retient derrière l’aventure peu commune de cet arnaqueur à la petite semaine, remarquablement incarné par François Cluzet, c’est bien évidemment ce portrait vibrant d’une communauté terrassée par la crise économique et prête à toute dans l’espoir d’un second souffle. Mais A l’origine ne se contente pas de rendre palpable le désespoir des gens du coin que va embaucher le personnage principal, il démontre à quel point l’absence de perspective de travail, la rareté de celui-ci, fausse totalement le système – de l’attribution systématique de pot-de-vin à l’entrepreneur au recrutement d’ouvriers par des voies parallèles et monnayées – et conduit à des aberrations comme celle de faire confiance au premier venu pour construire un bout d'autoroute dont personne ne sait – et se demande – où elle va mener, le héros le premier.

Si après 3 premiers quart d’heure magistraux en termes d’acuité et d’intensité dans la réalisation et l’écriture, le film perd un brin de son rythme – on sent que le montage a posé pas mal de problèmes à Giannoli, qui a d’ailleurs coupé une petite demi-heure de son film suite à sa présentation à Cannes en 2009 - il retrouve néanmoins toute sa force dans son inéluctable conclusion, soutenue par une très belle composition de Cliff Martinez (ex-percussionniste des Red Hot Chili Peeper … ça, c’est pour Lionel). A noter qu’il s’agit d’une production Besson. Comme quoi, il ne fait pas que des mauvais trucs, le gros Luc …

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