EUREKA (1983)

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Léo le 09/06/2014 à 08:40

3.6

Réalisé par Nicolas Roeg
Avec Gene Hackman, Theresa Russell, Rutger Hauer, Mickey Rourke, Joe Pesci.
Film britannique
Genre : Drame
Durée : 2h 10min.
Année de production : 1981
Musique : Stanley Myers

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.6

Critique EUREKA (1983)

Avis rédigé par Manu | le 09/06/2014. | Note : 3.6

Sixième réalisation fictionnelle de l’ancien directeur de la photographie Nicolas Roeg, Eureka est une très libre adaptation de l’ouvrage de Marshall Trout « Who killed Sir Harry Oakes ? » relatant le meurtre à ce jour non élucidé de l’ancien prospecteur d’or devenu milliardaire Harry Oakes en 1943. Ce cuisant échec commercial et critique, dont la sorti fut retardée de deux ans par son studio distributeur, la MGM, marque les secondes collaboration de Roeg avec le scénariste Paul Mayerberg (après The Man who fell to earth) et l’actrice Theresa Russell (après Bad Timing), devenue sa femme en 1982.

Du Nicolas Roeg pur jus, certainement peu à même de séduire ceux que son cinéma très particulier laisse habituellement de marbre. Se fichant à l’évidence éperdument de nous conter la « véritable histoire d’Harry Oakes et les dessous du mystère entourant sa disparition tragique », Roeg préfère nous livrer à la place une nouvelle réflexion existentielle aux confins du fantastique sur le thème de « l’extase, et après… ».

Aisément déstabilisante dans sa construction, l’œuvre ne me semble toutefois pas compter parmi les travaux les plus puissants, les plus aboutis de son auteur. Comparé à Walkabout ou Bad Timing, Eureka souffre d’un rythme parfois erratique et va sans doute un peu trop loin dans l’outrance quelque peu psychédélique pour son propre bien. Certes la démarche de Roeg fascine, et son film est de ceux supportant des visions régulières tant il ne se livre pas facilement et possède moult images / séquences singulières. Mais disons que le traitement « bizzaroïde » que le cinéaste réserve à son sujet à parfois tendance la dévitaliser complètement, n’offrant au spectateur qu’une intrigue exagérément symbolique peuplée de personnages tous plus antipathiques les uns que les autres.

Sorte de Citizen Kane sous acides, mâtiné d’un soupçon de mélodrame hollywoodien à Casablanca en version totalement déglinguée, Eureka est assurément un film ambitieux qui ne donne pas dans la demi-mesure. Une expérience passionnante, pour peu que l’on soit enclin à la tenter, mais pas toujours très confortable.

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