LA VISIONE DEL SABBA (1988)

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Léo le 19/10/2014 à 19:43

3.5

Réalisé par Marco Bellocchio
Avec Béatrice Dalle, Daniel Ezralow, Corinne Touzet, Jacques Weber, Omero Antonutti.
Film italien, français
Genre : Drame
Durée : 1h 35min.
Année de production : 1988
Titre français : La Sorcière
Musique : Carlo Crivelli

Sortie Cinéma France : 22/06/1988
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.5

Critique LA VISIONE DEL SABBA (1988)

Avis rédigé par Manu | le 19/10/2014. | Note : 3.5

Filmé dans la province de Grosseto, en Toscane, La Visione del sabba se situe dans la filmographie de Marco Bellocchio entre le tout aussi sulfureux Diavolo in corpo et La Condanna, œuvre détentrice d’un ours d’argent au festival de Berlin 1991. Le film, coproduction italo-française, marque la troisième apparition à l’écran de Béatrice Dalle, 2 ans après 37°2 le matin et On a volé Charlie Spencer! et seconde de l’acteur, danseur et chorégraphe américain Daniel Ezralow.

Pas vraiment le titre le plus réputé de son auteur que cette Visione del sabba, par ailleurs assez vertement accueillie par la critique en son temps (le magazine Première parlait alors de « film de cul réalisé avec un certain savoir-faire »). Et il faut bien reconnaitre que Bellocchio a, précédemment comme depuis, signé plus abouti que cette œuvre d’une totale radicalité, dans laquelle le cinéaste italien se laisse très librement aller à son penchant pour les ambiances de type opératiques.

Excessif et certainement pas évident d’accès, La Visione del sabba n’en recèle pas moins d’évidentes qualités, esthétiques bien évidemment, comme toujours chez Bellocchio, créateur d’images fortes et d’ambiances envoutantes, mais également d’écriture dans sa première moitié, assez virtuose dans sa façon de mélanger le réel et l’onirique comme de nous balader d’une séquence à l’autre du quinzième au vingtième siècle ou bien encore d’aborder les thèmes de la folie et la mythomanie.

Bref, au bout de quarante cinq minutes de film, on commence à se dire que l’on tient là un grand Bellocchio. Et puis curieusement celui-ci délaisse son sujet pour partir dans quelque chose de beaucoup plus abstrait. La Visione del sabba se transforme alors en une sorte de ballet érotico-poétique surréaliste, entrecoupé d’une délirante scène d’interrogatoire de notre sorcière en titre, incarné par une Béatrice Dalle plus débraillée et provoc que jamais. Cela reste toujours brillamment inspiré dans les images, mais au final plus déconcertant que franchement convaincant.

Un vrai trip cinématographique, sur la corde raide, pouvant selon l'humeur aussi bien prêter à rire que fasciner.

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