THE SERGEANT (1968)

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Léo le 30/05/2013 à 21:11

Réalisé par John Flynn
Avec Rod Steiger, John Phillip Law, Ludmila Mikaël, Frank Latimore.
Film Américain
Genre : Drame
Durée : 1h 48min
Année de production : 1968
Titre français : Le Sergent
Musique : Michel Magne

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.0

Critique THE SERGEANT (1968)

Avis rédigé par Manu | le 30/05/2013. | Note : 3.0

Produit par Robert Wise, The Sergeant est le premier long métrage signé par John Flynn, ex-assistant de J. Lee Thompson, John Sturges et… Robert Wise sur son Two for the seesaw. Cette adaptation, par son auteur Dennis Murphy, du roman éponyme originellement publié en 1958 sortit dans les salles obscures américaines quelques mois seulement après que son interprète principal Rod Steiger ait reçu l’oscar du meilleur acteur pour sa prestation dans le film de Norman Jewison, In the heat of the night.

The Sergeant aborde le thème alors encore sensible au cinéma de l’homosexualité, ici refoulée, en choisissant de situer son action dans un cadre bien particulier, celui de l’armée américaine. S'il faut donc saluer l’audace de l’entreprise, il convient surtout de souligner la qualité du traitement que Flynn et son scénariste réservent à leur sujet. celui-ci est ainsi approché sans trop de lourdeurs et clichés, en esquivant la psychologie de bazar pour nous brosser au final un portrait ambigu de son personnage-titre, analysé à travers le prisme de sa relation amour-haine-amitié avec le soldat Swanson.

Certes le développement du récit s’avère sans véritable surprise. Mais, d’une certaine façon, ce côté prévisible, pour ne pas dire inexorable, renforce le malaise, la tension que les auteurs cherchent - et parviennent parfaitement - à instaurer dès la troublante séquence pré-générique de l’œuvre.

Participant pleinement la réussite de l’ensemble, on relèvera l’étonnante vision anti-hollywoodienne qu’offre John Flynn de la France dite profonde, boueuse, froide et déserte, assez inquiétante en définitive. Et l’on saluera la prestation nettement moins cabotine que redouté de Rod Steiger dans le rôle titre, secondé par un John Philip Law très intelligemment employé, incarnant le beau gosse naïf à la fois dépassé et troublé par la situation.

Sans doute trop classique dans son écriture, ainsi que trop « en retrait » dans son approche - approche par ailleurs typique du cinéma dégraissé jusqu’à la moelle pratiqué par John Flynn - pour vraiment faire date sur le sujet, mais néanmoins marquant, ne serait-ce qu’en termes d’atmosphère.

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