se connecter

THE YOUNG STRANGER (1957)

(1) critique (0) commentaire
Manu le 07/05/2012 à 18:11
2.8
Réalisé par John Frankenheimer
Avec James MacArthur, Kim Hunter, James Daly, James Gregory, Whit Bissell.
Film américain
Genre : Drame
Durée : 1h 24min.
Année de production : 1957
Titre français : Mon père, cet étranger
Musique : Leonard Rosenman

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

2.8



 Critique THE YOUNG STRANGER (1957)
Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 2.8
Adaptation, par son auteur, Robert Dozier, de la pièce Deal a Blow, que John Frankenheimer avait filmé deux ans auparavant pour la télévision sous un format plus court, Mon Père, cet Etranger fut une première expérience plutôt douloureuse pour son auteur. D’un point de vue purement technique, le jeune cinéaste eut tout d’abord beaucoup de mal à s’adapter aux spécificités d’un tournage pour le cinéma, et notamment au fait de ne filmer qu’avec une seule caméra. Il rencontra ensuite de gros problèmes de communication avec son directeur de la photographie, le vétéran Robert H. Planck (Les Trois Mousquetaires de George Sidney, Les Contrebandiers de Moonfleet de Fritz Lang, Le Voleur du Roi de Robert Z. Leonard) qui, selon lui, ne faisait tout simplement jamais ce qu’il lui demandait. Enfin, il finit par se disputer également avec son producteur, le futur réalisateur Stuart Millar (Une Bible et un Fusil avec John Wayne et Katherine Hepburn), découvrant à cette occasion, et à ses dépends, le pouvoir impérial du producteur de cinéma sur son réalisateur (à la différence de la télévision où, à cette époque, le metteur en scène demeurait seul maître à bord). Bref, il n’en fallu pas plus pour convaincre John Frankenheimer de s’en retourner à la télévision dès le tournage de Mon Père, cet Etranger achevé. Et cela malgré un accueil critique plutôt enthousiaste à sa sortie en février 1957.

Invisible en France, à la télévision ou ailleurs, depuis des lustres, Mon Père, cet Etranger n’est sans doute pas un film majeur dans l’œuvre de son auteur. Mais n’y voir qu’une simple petite copie de La Fureur de Vivre serait injuste, même s’il semble évident que le film s’inscrit dans la vague alors florissante des drames de la délinquance juvénile initiée par le film de Nicholas Ray et le Graine de Violence de Richard Brooks. On y retrouve déjà, à travers le personnage d’Harold Ditmar qu’interprète le débutant James McArthur une figure typique du cinéma de John Frankenheimer, celle de l’individu luttant pour conserver son intégrité, sa personnalité, voire plus largement sa liberté, au sein d’une société injuste, souvent écrasante de conformisme.

Bien que plutôt nuancé dans propos – Harold n’est pas présenté seulement comme une victime, une part de responsabilité lui incombe dans les déboires qu’il va rencontrer – Mon père, cet étranger a indéniablement pris un « petit coup de vieux », aussi bien dans sa présentation de la cellule familiale américaine que dans les réponses proposées au manque de communication inter-générationnel. Par ailleurs, sans pouvoir dire si cela résulte directement des nombreux conflits qu’eut à gérer le cinéaste sur le plateau, il convient de souligner la timidité générale de sa mise en image. Lorsqu’on connait la suite, on éprouve effectivement une légère frustration à ce niveau. Tout cela sent la réalisation bridée, qui ne parvient jamais vraiment à s’imposer, en dépit de quelques idées de cadre, ici et là, typiques du cinéaste.

Selon les propres dires de John Frankenheimer, quoi que pénible sur le moment, cette première expérience cinématographique s’avéra au final bénéfique dans le sens où l’assurance qu’il acquit en cours de tournage le poussa, une fois revenu à la télévision, à davantage d’exigence et d’ambition dans le choix de ses projets, lui permettant ainsi de devenir, aux côtés d’Arthur Penn et de son mentor Sidney Lumet, la troisième grande figure de ce qui deviendra l’âge d’or de la télévision américaine. Rien qu’à ce titre, cette œuvre incontestablement secondaire dans sa filmographie demeure malgré tout très estimable et intéressante à redécouvrir aujourd’hui par le cinéphile.


Rechercher avec google



Recherche par nom

Titre :
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

Artiste :
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

Dernières critiques livres





Derniers commentaires














Liens   |   Flux RSS   |   Page exécutée en 0.1017 secondes   |   contactez-nous   |   Nanar production © 2009