THE LORDS OF SALEM (2012)

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Léo le 02/05/2013 à 23:23

4.1

Réalisé par Rob Zombie
Avec Sheri Moon Zombie, Bruce Davison, Jeffrey Daniel Phillips, Ken Foree, Judy Geeson.
Film Américain
Genre : Epouvante-horreur
Durée : 1h 41min.
Année de production : 2012
Musique : Griffin Boice

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.1

Critique THE LORDS OF SALEM (2012)

Avis rédigé par Manu | le 03/05/2013. | Note : 4.1

The Lords of Salem est le cinquième long métrage de fiction de Rob Zombie, de son vrai nom Robert Bartleh Cummings. Il met une nouvelle fois en scène sa femme Sheri Moon Zombie (Sheri Lyn Skurkis, pour les intimes) et repose sur un scénario original de Zombie lui-même. Le film connut une post-production compliquée puisque son scénariste et réalisateur retravailla son montage initial pour en livrer une version plus courte, faisant disparaitre au passage les prestations de Udo Kier, Clint Howard et Camille Keaton. Enfin, The Lords of Salem marque la dernière (très courte) apparition à l’écran du second rôle culte des seventies Richard Lynch.

Rob Zombie s’affirme décidément comme l’un des grands du cinéma d’horreur actuel. Et, comme beaucoup de grands, il semble être plutôt du genre têtu, avec en tout cas pas mal de suite dans les idées, car, loin de revenir à l’horreur rurale ultra réaliste de The Devil’s rejects qui l’avait révélé, il choisit ici au contraire de persévérer dans l’onirisme cauchemardesque déjà à l’honneur dans son précédent film, le passionnant mais inabouti Halloween II, au risque de déconcerter plus encore la critique et le public.

A la base classique histoire de sorcellerie / possession démoniaque, The Lords of Salem mise donc moins sur l’ultra-réalisme de son traitement que sur une savante mise en scène de l’imaginaire déviant de son héroïne... ou du moins le film opère-t-il un savant mélange des deux, la première approche, s’effaçant de façon assez logique, derrière sur la seconde.

Et là, je dois dire que si les visions hallucinatoires du Michael Myers d’Halloween II pouvaient laisser dubitatif, l’imagerie satanique délirante développée Zombie dans The Lords of Salem s’avère en revanche la première réussite de l’œuvre. D’une force visuelle assez impressionnante, ces glissements progressifs dans la folie nous projettent au cœur d’un stimulant univers cinématographiques, au croisement des cinémas de Ken Russell, Lynch Polanski et Lucio Fulci. Et que la narration puisse paraître décousue – on sent bien que le montage s’est fait dans la douleur – importe peu. Bien au contraire, le film y gagne sans doute en puissance, en audace, achevant à travers cette absence de linéarité et ses zones d’ombre de perturber le spectateur, dans le bon sens du terme.

Une œuvre captivante, dont on ne peut nier l’indiscutable ambition et personnalité, mais qui ne risque guère de faire l’unanimité tant elle va loin dans la prise de risque en se coupant des attentes actuelles de l’amateur de cinéma d’épouvante (gore à outrance, intrigue à twists et approche pseudo-documentaire). En 10 ans, Zombie s’est en tout cas bâti une sacrée filmographie dans le genre…

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