THE SPIRAL STAIRCASE (1975)

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Manu le 19/03/2014 à 15:45

2.6

Réalisé par Peter Collinson
Avec Jacqueline Bisset, Christopher Plummer, Sam Wanamaker, Mildred Dunnock, John Philip Law.
Film américain
Genre : Thriller
Durée : 1h 29min.
Année de production : 1975
Titre français : La Nuit de la peur
Musique : David Lindup

Sortie Cinéma France : 04/06/1975
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

2.6

Critique THE SPIRAL STAIRCASE (1975)

Avis rédigé par Manu | le 19/03/2014. | Note : 2.6

Douzième réalisation de Peter Collinson, semble-t-il originellement tournée pour la télévision américaine, The Spiral staircase est le remake du classique éponyme de Robert Siodmak sorti en 1946. Une troisième adaptation du roman d’Ethel White sera réalisée en 2000 sous la direction de James Head avec Nicolette Sheridan et Judd Nelson dans les rôles principaux. Se réclamant autant du roman de White que du scénario de sa première transposition cinématographique, l’écriture de la version Collinson est signé Andrew Meredith, nom d’emprunt derrière lequel se cache le binôme de scénaristes Chris Bryant et Alan Scott, ce dernier collaborateur régulier de Nicolas Roeg.

Un récit se déroulant intégralement, ou presque, par une nuit de tempête dans une grande demeure familiale isolée (la même que celle du Blind terror de Richard Fleischer, au passage), avec, à l’intérieur, un petit groupe d'individus plus ou moins rassurants au sein duquel se cache probablement un fou meurtrier : on ne peut pas dire que Peter Collinson soit en terre inconnu ici. Ainsi, dans sa trame générale, The Spiral Staircase rappellera sans doute aux familiers de son oeuvre aussi bien The Penthouse que Fright, Straigt on till morning, Open Season ou encore And Then they were none.

Autant de bons souvenirs qui ne font que rendre plus douloureuse encore la vision de ce film étonnement impersonnel et excessivement mou. En effet, alors que cette histoire lui offrait la possibilité d’explorer une bonne partie de ses thèmes de prédilection comme la folie - avec un tueur à l’obsession inverse de celle rongeant celui de Straight on till morning, puisque ici notre dingue ne supporte pas l’imperfection, et par extension les individus atteints de handicaps - la manipulation psychologique et la capacité de l’individu à affronter l'agressivité dénuée d'explication (agressivité visant ici encore principalement des femmes), Peter Collinson préfère s’attacher à des intrigues sentimentales de soap-opéra ou donner dans l’ironie guindée (tout ce qui concerne les rapports entre Mrs Sherman et son infirmière), voire l’humour poussif (le personnage de la cuisinière alcoolique), tuant par là toute tension dans l’œuf.

Formellement, le film s’avère tout aussi décevant. A l’inverse de ses précédentes réalisations, toujours très créatives en termes de composition de cadres, expérimentant dans le montage, toujours intéressantes dans leur travail sur l’ambiance sonore, la mise en scène de The Spiral Staircase se révèle totalement dépourvue d’idées stimulantes. On retrouve bien à travers l’élégance des mouvements d’appareil la patte du cinéaste mais ceux-ci ne génèrent aucune émotion, aucun malaise. Tout est filmé à distance, dans une indifférence polie, Collinson ne cherchant curieusement jamais à exploiter l’intéressant décor principal de son film. On rajoute à cela une séquence flash-back d’incendie de maison très maladroitement filmée dans un flou hamiltonien franchement ringard, et l’on mesure définitivement l’étendue des dégâts.

Ceci étant, pour être équitable avec le réalisateur de Fright, il faut aussi reconnaître qu’il n’est pas aidé dans sa tâche par la musiquette de série télé de David Lindup, aussi inadéquate qu’envahissante, et la relativement terne photographie de Ken Hodges.

Pas franchement désagréable à suivre, pour être tout à fait honnête, mais clairement l’œuvre la plus faible de son auteur. Passant à côté d’un sujet semblant pourtant bâti sur mesure pour lui, Collinson délivre un film poussif et sans vie, incompréhensiblement propre et timoré de la part d’un cinéaste aussi peu consensuel que lui.

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