THE STRANGE VENGEANCE OF ROSALIE (1972)

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Manu le 10/03/2011 à 16:34

3.6

Réalisé par Jack Starrett
Avec Bonnie Bedelia, Ken Howard, Anthony Zerbe.
Film américain
Genre : Thriller
Durée : 1h 42min.
Année de production : 1972
Titre français : Etrange vengeance
Musique : John Cameron

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.6

Critique THE STRANGE VENGEANCE OF ROSALIE (1972)

Avis rédigé par Manu | le 10/03/2011. | Note : 3.6

Cinquième long-métrage de l’acteur/réalisateur Jack Starrett, The Strange vengeance of Rosalie est une bizarrerie US début seventies qui mérite assurément que l’on s’y arrête 2 minutes. Filmée à Almeria mais censée se dérouler dans le désert du Nouveau-Mexique, cette histoire de séquestration, adaptation du roman de l’anglais Miles Tripp, Chicken, met en scène 3 personnages seulement : Ken Howard, dans le rôle du représentant de commerce à la dent blanche séquestré, Bonnie Bedelia dans celui de la jeune métisse native d’Amérique retenant prisonnier le premier et Anthony Zerbe, en biker psycho venant pimenter la curieuse relation amour-haine qui se noue entre les 2 premiers.

Un biker, une indienne, un cadre naturel dépouillé – l’essentiel du récit se déroule dans ce que l’héroïne nomme son ranch mais qui ressemble davantage à une masure de bidonville - et une ambiance westernienne appuyée : il clair que le film porte bien sur lui les aspirations « contre-culturelles », parfois un brin démagogiques d’ailleurs, de son réalisateur. La remarquable séquence d’ouverture, nous détaillant une cérémonie d’enterrement indien au lever du jour sur fond sonore de chants féminins et d’étranges accords musicaux percussifs, est peut-être le meilleur exemple de cette volonté de retour aux sources affichée par le cinéma de Starrett, et constitue sans doute l’une des plus belles séquences filmées par ce dernier (toutefois, n’ayant vu que 5 films du bonhomme, peut-être que je m’avance un peu là-dessus). Une chose est sûre en tout cas : le film démarre très fort.

Sans se maintenir au même niveau qualitatif, la suite réserve quant à elle quelques appréciables surprises, que se soit au niveau dans l’orientation huis-clos de l’intrigue, pari que le film relève haut la main, en évitant les pièges du statisme et de la grandiloquence, que dans la tonalité générale du récit, naviguant entre gravité et légèreté. The Strange vengeance of Rosalie tient en fait autant du suspense que de la romance, arrosé d'un zeste de comédie (ou plutôt d’ironie un peu noire) et de 2 doigts de tragédie. Drôle de cocktail donc, mais qui curieusement fonctionne.

Certes il serait osé de dire que tout est intégralement crédible dans cette histoire. On a ainsi un peu de mal à croire à certaines des réactions / décisions prises par le personnage de Virgil. De même que l’on cerne difficilement la personnalité de sa geôlière en guenilles, qui se montre tantôt simplette, tantôt plutôt perspicace.

Mais ce sont là quelques réserves négligeables qui n’entachent pas vraiment le plaisir pris à la vision de cette fable amoureuse sortant indiscutablement de l’ordinaire, dans laquelle Bonnie Bedelia, à la fois frêle, attachante et inquiétante dans sa froide détermination, livre une mémorable prestation.

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