LUCA IL CONTRABBANDIERE (1980)

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Léo le 30/10/2013 à 18:53

3.8

Réalisé par Lucio Fulci
Avec Fabio Testi, Ivana Monti, Marcel Bozzuffi, Saverio Marconi, Guido Alberti.
Film italien
Genre : Policier
Durée : 1h37min.
Année de production : 1980
Titre français : La Guerre des gangs
Musique : Fabio Frizzi

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.8

Critique LUCA IL CONTRABBANDIERE (1980)

Avis rédigé par Manu | le 30/10/2013. | Note : 3.8

Luca il contrabbandiere se situe dans la carrière de Lucio Fulci entre deux de ses plus illustres opus horrifiques, Zombi 2 et Paura nella città dei morti viventi. Il s’agit de la seconde et dernière collaboration du cinéaste italien avec l’acteur Fabio Testi après Il quattro dell’apocalisse, Fulci se trouvant par ailleurs entouré ici de sa « dream team » de l’époque, incluant le compositeur Fabio Frizzi, le monteur Vincenzo Tomassi et le directeur de la photographie Sergio Salvati Le film a été tourné en extérieurs à Naples où, dit-on, Lucio Fulci aurait bénéficié de du support de la mafia locale pour boucler son film. De là à penser que le regard plutôt bienveillant que pose le film sur le monde des petits contrebandiers napolitains comme de la Camorra qui les chapeaute serait l’une des contrepartie de cette aide, il n’y a qu’un pas.

Ce probable ultime représentant notable de la vague italienne des poliziesci est à classer parmi les plus belles réussites de son souvent décrié réalisateur. Luca il contrabbandiere a cela de fascinant qu’il joue avec succès d’un improbable mélange de réalisme social – filmant les bas-fonds napolitains et nous décrivant le petit monde des contrebandiers de cigarettes de façon presque documentaire – et de stylisation extrême. Fulci transforme ainsi rapidement son polar social en quasi film d’horreur, multipliant les éclairs de violence gore outrancière et plongeant son livide héros dans ce qui s’apparente progressivement à un long cauchemar éveillé.

Œuvre passionnante non dépourvue d’humour (cf. son portrait ironique des papis parrains napolitains), traversée d’idées visuelles brillantes (parfois seulement là dans le but de masquer des moyens limités) comme de séquences mémorables, Luca il contrabbandiere est un bis atypique et personnel se moquant à la fois de la bienséance comme du respect des genres qu’il investit. Pas toujours subtil ni de très bon goût donc, mais extrêmement stimulant pour qui aime la marginalité et l’excès au cinéma.

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