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David Anspaugh

(3.25)



Venu de la télévision, où il s’était principalement illustré sur les séries, pionnières dans leur genre, Hill Street Blues et St Elswhere (la première ancêtre de NYPD Blue, la seconde de ER), David Anspaugh est un artisan soigneux à l’œuvre fragmentée, inaboutie mais attachante, qui fit de très prometteurs débuts au cinéma en signant le rafraîchissant Hoosiers, tranche d’Americana étonnante de grâce, surtout dans un sous-registre – le film d’exploits sportifs saupoudré de mélo – où le cinéma américain, qui plus est celui des années 80, n’a jamais fait preuve d’une grande finesse. Une réussite qui passera malheureusement relativement inaperçue, notamment en France où elle ne bénéficiera que d’une sortie estivale à la sauvette trois ans aprés sa réalisation.    
 
Entre temps, David Anspaugh va revenir au petit écran de ses débuts, et à l’univers hospitalier de St Elswhere, pour signer l’intéressant, quoi que beaucoup plus mineur, Deadly Care, drame médical sur l’expérience douloureuse d’une infirmière au sein d’un hôpital pour cancéreux en phase terminal. Un sujet fleurant bon le pire des mélos télé, dont le réalisateur se sort pourtant honorablement, même s’il s’avère au final beaucoup plus à l’aise dans sa description de la vie au quotidien dans cet l’hôpital-mouroir, description qu’il traite sans pleurnicherie, voire même avec une étonnante froideur « clinique » parfois, que dans son analyse, encombrée de bons sentiments faciles, de la descente aux enfers de son héroïne, progressivement dépendante aux médicaments, puis aux drogues plus ou moins dures, ingurgités pour « tenir le coup » face aux malades. D’autant que le réalisateur de Hoosiers doit ici composer avec le jeu plutôt limité de l’ex-Charly and his Angels Cheryl Ladd, heureusement plutôt bien entourée par un casting d’ailleurs étrangement seventies (Jason Miller, Jennifer Salt, Belinda Balaski, Joe Dorsey, Peggy McCay, mais également Chris Mulkey et Willard Pugh).    
 
Fresh Horses, sa seconde réalisation pour le cinéma, est certainement son œuvre la plus ambitieuse à ce jour. David Anspaugh y retrouve l’Amérique profonde d’Hoosiers, mais à travers une intrigue beaucoup plus feutrée, nous décrivant l’existence morose et les amours contrariés de quelques teenagers un rien paumés du fin fond du middle west américain. Une œuvre à la rigueur louable, qui, tout comme Deadly Care précédemment, sait éviter les trémolos pesants et le rose bonbon écœurant, et ceci jusque dans sa mélancolique conclusion, d’un désespoir tranquille échappant aux conventions d’usage. Mais également, et malheureusement, un film qui, aussi, à force de décrire si fidèlement l’ennui et la tristesse intérieure de ses personnages principaux, finit par devenir lui-même assez rapidement ennuyeux et tristounet, d’autant que le couple Molly Ringwald – Andrew McCarthy, soit pas exactement les deux comédiens les plus charismatiques de leur génération, n’aide guêre le spectateur à s’impliquer dans le propos du film.    
 
Fresh Horses, passé, tout comme Hoosiers, totalement inaperçu à sa sortie, clôt en quelque sorte la première période de l’œuvre de David Anspaugh. Celui-ci va en effet par la suite demeuré étrangement inactif pendant cinq ans, pour revenir discrètement en 1993 via un honorable petit thriller tourné pour la télévision, In the Company of Darkness, interprété par la sympathique Helen Hunt et le peu expressif Jeff Fahey.  
 
La même année, il retrouve en outre son scénariste d’Hoosiers, Angelo Pizzo, pour Rudy, un nouveau mélodrame sportif tout autant prétexte à une chronique de l‘Amérique profonde dans la grande tradition du cinéma de John Ford qu’à une énième déclinaison de l’inépuisable thème du rêve américain. Basé cette fois sur la véritable histoire d’une star du football américain, que rien, à la base, ne prédestinait à une carrière dans ce sport, Rudy marque néanmoins, dans l’inspiration, un certain essoufflement face à Hoosiers. Le ton de l’œuvre, plus moraliste, plus sentencieux, rends l’ensemble beaucoup plus rigide qu’attendu, malgré un mise en scène là-encore le plus souvent d’une belle sobriété.    
 
Comme il l’avait précédemment fait en passant d’Hoosiers à Fresh Horses, David Anspaugh va ensuite se tourner vers un sujet intimiste – la perte de l’être aimé – beaucoup plus grave. Moonlight and Valentino, mélodrame au féminin tiré d’une pièce d’Ellen Simon, avait sur le papier de quoi effrayer tous les spectateurs encore sous le choc du traumatisant Steel Magniolas, ses torrents de guimauve et sa bande d’actrices à étrangler. Et s’il est vrai que l’ensemble est parfois un peu lourd, le résultat sort pourtant, là-encore, du lot dans le genre grâce à une mise en scène pudique et chaleureuse, au travers de laquelle transparait une fois de plus, à défaut d’une grande finesse, l’indéniable sincérité de son auteur. Cette œuvre estimable, au quatuor d’actrice – Elizabeth Perkins, Kathleen Turner, Whoopie Golberg et Gwyneth Paltrow – d’une appréciable (et surprenante, pour certaines d’entre elles) sobriété se solda malheureusement par un nouvel échec commercial.    
 
Depuis trois ans, et après une période de silence de quatre ans, David Anspaugh semble avoir repris une activité plus que soutenue, effectuant tout d’abord un joli come-back télévisuel avec Swing Vote, solide et passionnant téléfilm-débat sur le thème, on ne peu plus sensible en Amérique, de l’avortement. Un thème traité avec une belle objectivité, tout à fait caractéristique du style de son réalisateur, et dont le seul reproche à faire était sans doute l’absence d’indications claires quant à l’origine de l’intrigue proposée ici : semi-documentaire (des images de véritables émeutes entre pro et anti-avortements sont même intégrées au film), ainsi que la réalisation, dans son extrême sobriété, le laisse supposer, ou purement fictive, d’autres séquences , plus mélodramatiques (et peu aidées par la musique lourdement solennelle d’Harry Gregson Williams), amenant à le penser. Une œuvre néanmoins dire d’éloges soutenue par un casting haut de gamme rassemblant entre autre Andy Garcia, Bob Balaban, Margaret Colin, Albert Hall, Lisa Gay Hamilton, Kate Nelligan, Michael O’Keefe, Ray Walston, James Whitemore, Robert Prosky et Harry Belafonte.    
 
Quant à Two against time, nouveau portrait de femme après ceux de In the Company of darkness et Moonlight and Valentino, il nous narre le combat d’une mère et sa fille atteintes simultanément du cancer. Un sujet là encore casse gueule car propice aux pires débordements mélodramatiques mais dont le ciné-téléaste se tire plus qu’honorablement, menant sobrement sa barque en dépit de dialogues appuyés et d’un scénario très schématique (une scéne = une idée sur le sujet). Depuis, David Anspaugh semble vouloir revenir au grand écran. Espérons que ces nouveaux travaux bénéficient d’un peu plus d’échos afin que l’on puisse juger équitablement de l’évolution de la carrière de cet intéressant cinéaste.

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(2.5)
2. L.A. SHERIFF'S HOMICIDE (TV)  (2003)
(3.25)
3. HOOSIERS  (1986)
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