Acteur, Réalisateur, Producteur, Scénariste

Diplômé de l’Idhec, ce banlieusard et fier de l’être est fils de « pub » de 1968 à 1974 avant de venir chatouiller le cinéma. Aventurier de la « pelloche », curieux de tout, Jean-Jacques Annaud occupe une place à part dans le paysage cinématographique international.

En 1976, il part en Afrique, son continent de prédilection. Il en ramène La Victoire en chantant, pour lequel il décroche un Oscar. C'est l'idéal pour balancer dans la foulée un Coup de tête maquillé à l’humour dans la fourmilière humaine. Puis le scénariste Gérard Brach entre en piste. Changement de décors. Suivent La Guerre du feu, L’Ours, deux adaptations de best-sellers, celui d’Umberto Eco Le Nom de la rose, L’Amant, roman de Marguerite Duras. Le duo s’est trouvé, vibre aux mêmes obsessions, la connaissance de soi, la quête des racines émotionnelles, l’influence qu’elles peuvent avoir sur le devenir. L’Histoire et la préhistoire les rapprochent.

Pour planter son drapeau aux couleurs du septième art aux sommets de chacun de ses défis, Annaud fouille, s’informe, lit. Rien ne l’effraie, tout l’excite. Jean-Jacques Annaud est à l’affût des battements du c½ur pour y dénicher une émotion. Hanté par la disparitions des disparités culturelles, il vit au rythme de ses pulsions, de ses passions. S’interroge sur l’homme sauvage, les grands fauves, entrecroise leurs destins. L’uniformisation l’exaspère, le déjà-vu le terrifie. L’obscurantisme lui fait broyer du noir.

Féru de peintures, il picore chez Bosh, Breughel pour Le Nom de la rose, chez les Hollandais Ruysdael, Van Goyen pour L’Amant, et partout où cela l’enchante, le tente et le nourrit. Ce césarisé à cinq reprises (meilleur réalisateur pour La Guerre du feu, L’Ours, meilleur film pour le premier, meilleur film étranger pour Le Nom de la rose, meilleur film publicitaire pour Hertz) a l’½il sans cesse en éveil, l’oreille constamment à l’écoute. Il avoue être terrifié à l’idée de se répéter.

Infatigable, insatiable, Jean-Jacques Annaud consacre son enthousiasme à mettre en images la vie de Heinrich Harrer en signant Sept Ans au Tibet. Conquis par le sujet, Brad Pitt est de la partie. Comme le sera Jude Law pour Stalingrad. Entre les deux, le metteur en scène s’envole pour les Rocheuses en déployant Les Ailes du courage, un pari fou en trois dimensions relatant l’épopée du pilote Henri Guillaumet comme il les affectionne.

Le cinéaste, commandeur des Arts et des Lettres, rêvait de titiller à nouveau la comédie, sans pour autant oublier ses thèmes favoris articulés autour des mots innocence, liberté. Aussi, quand son complice et ami, Gérard Brach lui amène le scénario de Sa Majesté Minor, ce fort en thème, féru de grec, saute à pieds joints dans l’aventure.